Les années noires
Reprenons le fil de l'histoire. Le 2 septembre 1939, c'est la mobilisation, puis la guerre qui devient vite la
"drôle de guerre". Une nouvelle fois les puciers sont mobilisés au hasard des classes convoquées
dans un désordre effarant. Après l'attaque allemande, c'est la débâcle, l'exode, la
défaite, l'occupation.
Les marchés aux puces se replient sur eux-mêmes. Mais le négoce prend de nouvelles formes,
activé par le marché noir. Les chineurs continuent à venir à Saint-Ouen, mais pas pour
le plaisir de la découverte. On troque un vieux phono contre un poêle à bois, ou un service
en porcelaine contre un sac de patates. Saint-Ouen connaît aussi les tragiques "Bekanntmachung"
annonçant des séries de condamnations à mort. C'est ainsi que le 27 août 1941 trois
résistants sont fusillés pour avoir pris part à une manifestation contre l'armée allemande.
Les étoiles jaunes sont imposées aux israélites qui tiennent boutique aux puces. Leurs biens
sont confisqués et donnés en gérance à de "bons aryens".
L'état de guerre autorise des procédures expéditives d'expropriation des derniers zoniers
(extraits) |