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LA MULTIPLICATION DES PUCES

LES PUCES
ONT CENT ANS
!

extrait

 A la Porte de Montreuil : des biffins syndicalistes

Les Puces de Saint-Ouen paraissent un supermarché à côté des Puces de Montreuil, paradis des vrais chineurs et royaume des purs biffins : ceux qui débarrassent les caves et greniers, les crocheteurs de poubelles, les récupérateurs acharnés, les fournisseurs de base des brocanteurs parisiens. C'est vraiment le plus puce de tous les marchés aux puces. Des travailleurs noirs, des Portugais, des Yougoslaves, des Berbères faméliques se disputent le terrain pour poser leurs cageots bourrés de ferrailles informes ou leur bout de tapis où s'étalent des chaînes de vélos, des fourneaux à gaz ou des couteaux rouillés.

Au milieu de ces débris, le plus modeste brocanteur, du type "Machin achète tout", fait presque figure d'antiquaire parvenu.

Il faut encore remonter le cours des siècles pour trouver l'origine de ce déballage. Refoulés de Paris au XVIIe siècle, les chiffonniers de Maubert et d'ailleurs se sont exilés à l'est de Paris, tantôt à Saint-Mandé, tantôt à Bagnolet, et souvent sur le terrain vague où la rue de Paris s'enfonce au coeur de Montreuil, avec des ramifications rue Barantin, rue Etienne Marcel et avenue Girardot, quartier populaire riche de nombreux bistrots et de cabanes à frites, refuges chaleureux de cette faune hétéroclite.

Les jours de marché, les hardes et la ferraille semblaient sortir des pavés. Chacun y trouvait son compte, les uns pour s'habiller à peu de frais ou se procurer un vieux poële qu'ils n'auraient pu acheter neuf, les autres pour gagner quelques sous bien vite transformés en vin rouge.

En 1942, les Allemands qui considéraient comme des "terroristes" les chiffonniers et les ferrailleurs de la "ceinture rouge", firent raser les quelques bicoques de ce no man's land. Après la guerre, la Ville de Paris fit aménager un vaste rond point et un petit square sur le terrain vague. Les puces reprirent possession de ce territoire aux frontières indécises. Pour éviter les disputes entre biffins, la mairie du XXe délégua des "placiers" qui attribuèrent les emplacements moyennant quelques sous. Les fonds recueillis servaient à alimenter la Caisse des Ecoles. Mais il fallait être pistonné pour bénéficier de quatre ou cinq mètres carrés, ce qui provoquait de violents litiges (extrait)