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La
Belle Époque
A Saint-Ouen le siècle
commence par une catastrophe : le phylloxera. Ce terrible puceron venu d'Amérique a entièrement détruit
le vignoble des alentours du château qui donnait bon an mal an 3.000 hectolitres d'un petit vin frais, léger
et d'une saveur exquise. Ce produit original qui se débitait sur place dans les bistrots faisait partie
de la couleur locale de cette banlieue qui en un quart de siècle a basculé de l'agriculture à
l'industrie.
Un décret paru au Journal officiel en août 1901 déclare les vignobles de Saint-Ouen "
phylloxérés". La dernière vendange a lieu en septembre de la même année.
Les vignerons refusent de remplacer leurs plants par des ceps américains, car, disent-ils, " ce ne
serait plus le vin de chez nous". Et Saint Ouen est désormais rayé de la liste des pays de vignobles.
Les puciers et chineurs du dimanche se consolent avec d'autres breuvages qu'ils vont boire à " Picolo"
ou aux " Trois Canons" dans la rue Jules Vallès.
Un plan d'urbanisme soumis au Conseil municipal en 1901 prévoit l'ouverture d'un Marché aux puces
à l'angle de la rue Marceau et de la rue des Rosiers. En fait, la zone qui s'étend entre les fortifs
et les premières maisons de Saint-Ouen est abandonnée aux chiffonniers.
Le Marché aux Puces est désormais consacré par les cartes postales, précieux témoignages
qui permettent de localiser et d'illustrer les évènements, les modes et les moeurs.
C'est sur des photographies de l'avenue Michelet qu'apparaît pour la première fois l'expression imprimée
: " le marché aux puces".
(extrait)
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