Marchés
aux hardes
Pour tirer sa subsistance de tout ce que l'on ramasse au cours de la nuit, il faut bien chercher des amateurs prêts
à payer les chiffons, les hardes, les ustensiles rejetés. Ainsi se forment des marchés où
s'exerce au grand jour le jeu de l'offre et de la demande, de l'entôlage et du marchandage.
Ces marchés aux puces avant la lettre s'installent dans des centres d'activité commerciale déjà
connus et prennent toujours une extension qui fait réagir la police chargée de dégager la
voie publique.
En 1635 le lieutenant de police de Paris interdit dans la ville tout commerce de hardes, défroques et objets
d'occasion. De nombreux chiffonniers et brocanteurs s'exilent hors les murs, dans les villages voisins de la capitale.
Mais d'autres se maintiennent à Paris dans une semie clandestinité.
Dans le "Dictionnaire historique de Paris et des Faubourgs" Heurtault et Magny - les ancêtres des
Guides bleus - paru en 1778, on peut lire la notice suivante qui concerne le huitième Quartier de Paris
lequel désigne alors le Quartier des Halles
" Ce quartier qui s'appelait autrefois Champeaux fut commencé sous Louis le Jeune en 1189 : il s'y
fait un commerce immense"... " Les grands et petits pilliers (c'est-à-dire sous les arcades des
Halles) sont la demeure d'une multitude innombrable de frippiers et de tapissiers tant en vieux qu'en neuf. Le
commerce des chiffons, loques, vieilles poteries, vieilles ferrailles etc... se fait dans l'enceinte de l'ancienne
halle à la farine"....(extrait) |
